Avec 23 courses dans 21 pays et des vitesses allant jusqu'à 400 km/h, la Formule 1 est un sport unique. De nombreuses écuries se confrontent aux mêmes défis que les autres entreprises, en particulier en matière de données et d'analytique. Explorez les coulisses de l'analytique et de la R&D menées par McLaren Racing. Découvrez ainsi des astuces pour réussir votre approche dans ce domaine.
À quoi ressemble l'analytique chez McLaren Racing ?
L'équipe de data science fournit des outils et des fonctionnalités analytiques avancées pour permettre aux experts des autres équipes d'effectuer leurs propres tâches analytiques. L'équipe technique et les ingénieurs de course étudient les données sur les pilotes. Les spécialistes en dynamique des véhicules analysent la suspension et les pneus. Les stratèges se penchent sur la théorie des jeux et les interactions avec les autres écuries. Lorsque les experts de chaque domaine sont en mesure d'accéder aux données et les explorer dans des environnements en libre-service, les résultats s'avèrent particulièrement intéressants. Ils trouvent ainsi des réponses de manière simple et rapide, ce qui permet aux data scientists de consacrer leur temps aux prochains outils de pointe à développer.
Comment McLaren Racing aborde-t-elle la modélisation ?
Nous construisons des modèles de voiture et les soumettons à des tests de résistance et structurels pour vérifier leur solidité face aux températures et aux forces exercées. Les simulations numériques portent sur la mécanique des fluides, l'aérodynamique et la réalisation de tours dans tous les circuits. Cependant, toutes ces opérations sont virtuelles. Lors des tests sur la piste, il est possible de constater des écarts importants par rapport aux prévisions.
Souvent, les modèles simples sont beaucoup plus puissants que les complexes. Des voitures plus simples nous orientent vers de meilleures solutions, car nous comprenons mieux pourquoi un modèle réagit d'une certaine manière.
Nous améliorons nos modèles en envoyant nos résultats aux experts de chaque domaine, qui les utilisent ou les interprètent pour définir les outils dont ils ont besoin.
Quelles enseignements tirez-vous de l'analytique ?
Même si nous sommes dans le domaine de la Formule 1, nous devons relever les mêmes défis que toutes les entreprises, comme la promotion d'une culture des données.
Pour que la data science porte ses fruits dans toute l'entreprise, chacun doit comprendre l'importance des données et toutes les possibilités offertes par l'analytique et le machine learning.
Notre secteur s'appuie sur la R&D, et nous devons également trouver un équilibre entre les projets à court terme et ceux à long terme. Bon nombre de nos initiatives ne produise aucun résultat, et celles qui réussissent risquent de ne pas nous apporter suffisamment d'avantages pour être dignes d'intérêt. Avant de nous engager dans des projets plus longs, nous réalisons de nombreuses expériences à court terme qui peuvent impliquer de rédiger des scripts rapides, de tester des données et de tenter de reproduire les résultats. Nous n'avons pas une grande équipe de data science, alors nous faisons attention à la manière dont nous l'utilisons.
En dehors des courses, dans quels domaines McLaren utilise-t-elle les données ?
Zak Brown, notre CEO, explique souvent que McLaren Racing repose sur trois piliers : nos fans, nos partenaires et nos collaborateurs. Notre analytique couvre ces trois domaines.
L'engagement des fans est essentiel : sans eux, la Formule 1 n'existerait pas. Nous veillons toujours à ce que nos fans se sentent impliqués et aient accès à toutes les informations sur l'écurie et les événements avec les réseaux sociaux. Nous collaborons également étroitement avec nos partenaires pour garantir que toutes les parties y trouvent leur compte.
Dans notre écurie, nous valorisons nos employés. L'analytique nous permet de déterminer l'état d'esprit de l'équipe. Pour nous, il est tout aussi important de comprendre nos collaborateurs que de comprendre une monoplace. Sans une équipe soudée, nous ne disposerions pas de modèles performants.
Ces dernières années, nous avons pu constater les effets positifs de notre approche pour ces trois piliers sur les performances de course. Même s'ils ne contribuent pas directement à rendre la monoplace plus rapide, ces piliers jouent un rôle essentiel dans le travail et le fonctionnement de l'équipe.